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Les routines
L’importance d’apporter des routines au sein du quotidien
Pourquoi les routines sont-elles bénéfiques ?
Nous connaissons tous ces moments de stress ou de fatigue où nous égarons un objet, un papier important ou simplement lorsque nous oublions ce que nous voulions faire. Pour certaines personnes, cette difficulté peut être plus fréquente et plus handicapante : il peut s’agir de personnes âgées ou de personnes ayant un besoin d’accompagnement spécifique suite à des accidents de la vie (traumatismes crâniens, maladies neurodégénératives, etc.).
Dans ces cas, l’instauration de routines bien structurées au quotidien permet de :
- Réduire l’anxiété liée à l’incertitude.
- Procurer un sentiment de sécurité et de stabilité.
- Stimuler et entretenir les capacités cognitives (mémoire, attention, etc.).
- Offrir des repères concrets pour maintenir ou retrouver ses automatismes.
Le fonctionnement du cerveau et l’importance des automatismes
Le cerveau humain, lorsqu’il apprend un geste répété, finit par l’intégrer sous forme d’automatisme diminuant ainsi l’effort conscient nécessaire pour l’exécuter. C’est ce qui permet de réaliser sans y penser de nombreuses tâches du quotidien comme vous pouvez vous-même remarquer au sein de votre quotidien : se lever, se brosser les dents, préparer son petit-déjeuner, etc.
Dans le cadre de troubles cognitifs, de pertes de mémoire (comme la maladie d’Alzheimer) ou de difficultés à se repérer dans le temps et l’espace, ces automatismes peuvent être altérés. En revanche, lorsqu’une routine est instaurée progressivement et répétée à des moments clés de la journée, l’inconscient « enregistre » peu à peu ces gestes. Même si la mémoire à court terme est fragilisée, l’enchaînement de tâches familières (lavage des mains, préparation du repas, etc.) peut perdurer longtemps grâce à la mémoire dite procédurale (mémoire des gestes).
Exemple : la maladie d’Alzheimer
Dans le cadre de la maladie d’Alzheimer, la personne peut ressentir une grande confusion au fil de l’évolution de la maladie. Cependant, mettre en place des routines au cours de la journée peut avoir plusieurs effets positifs :
- Réduire l’angoisse : Le fait de savoir quelles étapes vont suivre apaise et sécurise.
- Stimuler la mémoire procédurale : Même si la mémoire déclarative (se rappeler de faits, de visages, de dates) est altérée, les gestes répétitifs du quotidien restent plus accessibles.
- Consolider les repères : Chaque tâche accomplie avec succès contribue à renforcer la confiance et à maintenir une certaine autonomie.
Comment installer ces routines ?
Fixer des repères temporels
- Organiser les interventions à domicile sur des plages horaires régulières (tout en gardant à l’esprit qu’un léger retard ne doit pas devenir une source d’angoisse pour la personne accompagnée).
- Respecter autant que possible une cohérence dans les horaires de repas, de soins, de détente, etc.
Mettre en place des supports visuels
- Pour certaines personnes, un simple calendrier avec les moments-clés de la journée peut suffire.
- Pour d’autres, il est nécessaire de créer des aides plus détaillées, comme des pictogrammes ou des affiches dans chaque pièce.
- Exemple : dans la salle de bain, on peut afficher, pas à pas les différentes étapes pour se laver les mains, en accompagnant la guidance oralement.
Adapter la routine au rythme et aux capacités de la personne
- Chaque individu étant différent, il est important de personnaliser les routines (durée, difficulté, supports).
- Il peut être pertinent de procéder par petites étapes et surtout de féliciter et encourager la personne après chaque succès, même minime.
Miser sur la répétition et la bienveillance
- La régularité et la répétition sont cruciales pour que l’automatisme s’installe.
- Les rappels doux et non intrusifs (soutien physique, communication visuelle, mots encourageants) peuvent aider la personne à se sentir soutenue et en confiance.
Illustrations concrètes : la routine dans la salle de bain
Prenons l’exemple du lavage des mains après être allé aux WC, qui peut sembler anodin mais s’avère complexe pour certaines personnes avec des pertes de mémoire :
- Aller aux toilettes.
- Se diriger vers le lavabo.
- Ouvrir l’eau.
- Passer les mains sous l’eau.
- Fermer l’eau.
- Prendre le savon et frotter les mains.
- Poser le savon.
- Ouvrir à nouveau l’eau et rincer.
- Fermer l’eau.
- Sécher les mains avec une serviette prévue à cet effet.
Pour la majorité d’entre nous, ces étapes sont automatiques. Cependant, pour une personne atteinte de troubles cognitifs, chacune d’entre elles doit être (ré)apprise et répétée. L’installation progressive de ces routines l’aide à garder une certaine autonomie et à réduire l’anxiété que peut provoquer l’oubli.
Les routines sont un puissant outil pour maintenir et renforcer l’autonomie des personnes ayant des besoins d’accompagnement spécifiques, qu’il s’agisse de personnes âgées, de personnes en situation de handicap psychique ou de toute autre situation où la mémoire et les repères sont fragilisés. Grâce à des gestes simples, un aménagement adapté et une répétition bienveillante, il est possible de restaurer des repères sécurisants, d’apaiser l’anxiété liée à la perte de mémoire et de favoriser la confiance en soi.
Il est essentiel d’adapter ces routines aux capacités de chacun et de faire preuve de patience et d’empathie. De cette manière, les personnes accompagnées retrouveront peu à peu des gestes familiers et une meilleure qualité de vie, tout en préservant leur dignité et leur bien-être au quotidien.
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