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La communication, la compréhension et l’accompagnement
Avant même de poursuivre une interaction, il est essentiel de s’assurer que nous sommes bien compris. De nombreuses situations conflictuelles trouvent leur origine dans des différences de compréhension entre les personnes concernées. La communication peut prendre plusieurs formes :
Communication verbale (orale et écrite)
- Orale : conversations en face à face, appels téléphoniques, visioconférences, etc.
- Écrite : courriels, messages, lettres, articles, publications sur réseaux sociaux, etc.
L’important est le choix des mots, du ton et du registre de langage, adaptés au public et au contexte.
Communication non verbale
- Gestuelle : langage des signes, gestes d’accompagnement, signaux de la main, etc.
- Expressions faciales : sourires, froncement de sourcils, etc.
- Posture et mouvements du corps : se tenir droit, s’asseoir, bouger les mains, tourner le dos, etc.
- Regard : maintenir ou détourner le contact visuel, intensité du regard, etc.
Cette forme de communication transmet souvent des émotions et des intentions de manière plus subtile que les mots.
Communication paralinguistique
- Regroupe tout ce qui entoure la parole : le ton, l’intonation, le volume de la voix, la vitesse de diction, les pauses, etc.
- Cela peut modifier complètement la signification d’un même message (ex. : parler doucement pour rassurer, élever la voix pour marquer son mécontentement).
Communication visuelle
- Graphiques et pictogrammes : diagrammes, symboles, logos, schémas, etc.
- Images et vidéos : photos, illustrations, contenus audiovisuels, etc.
- Couleurs et mises en forme : pour attirer l’attention, illustrer ou clarifier et aider à faire comprendre un propos.
Cette forme de communication est particulièrement utile pour les personnes qui ont du mal à appréhender les messages uniquement oraux ou écrits.
Communication tactile
- Toucher : serrer la main, poser la main sur l’épaule pour rassurer, féliciter, encourager, etc.
- Guidage physique : accompagner un geste, guider quelqu’un vers un lieu précis.
Cela est essentiel dans certains contextes d’accompagnement, notamment avec les jeunes enfants, les personnes âgées ou les personnes porteuses de handicaps sensoriels.
Communication olfactive et gustative (plus rare dans les échanges quotidiens)
- Parfums, odeurs, aliments : ils peuvent évoquer un souvenir ou une émotion enfouie.
- Peu courante en tant que mode de communication « direct », mais peut favoriser et impulser un début de communication.
Chacune d’elles influe sur la manière dont un message est reçu et interprété.
Prenons l’exemple d’une personne malentendante. Si son interlocuteur ignore cette particularité et élève la voix en pensant qu’elle n’écoute pas ou fait exprès de ne pas entendre, il risque d’entraver la communication plutôt que de l’améliorer. La méconnaissance des spécificités de chacun peut ainsi générer des incompréhensions et des frustrations.
L’importance de l’adaptation dans la communication
Même lorsque deux personnes communiquent oralement, elles peuvent ne pas se comprendre. Une proportion significative de la population rencontre des difficultés à interpréter certains messages en raison de facteurs divers : troubles cognitifs, déni, traumatismes, ou encore différences culturelles et linguistiques. Il est donc primordial d’adapter notre communication aux capacités et aux besoins de notre interlocuteur.
Comparons deux profils a priori très différents mais qui présentent des similitudes en termes de compréhension : un jeune enfant et une personne âgée atteinte de démence. Tous deux peuvent éprouver des difficultés à associer un mot à une action. Par exemple, si l’on demande à un enfant qui apprend la propreté d’aller aux toilettes, il peut ne pas comprendre ce que cela signifie s’il n’a pas encore associé le vocabulaire au geste. De même, une personne âgée en situation de démence, peut ne plus saisir la signification d’une consigne telle que « allez faire pipi ». Dans ces cas-là, l’accompagnement par le geste devient un outil précieux : montrer la direction des toilettes, tendre la main pour inciter à suivre, ou encore reproduire un geste explicatif peut grandement faciliter la compréhension.
Dans l’accompagnement des personnes âgées, il est courant d’observer un déclic lorsque le souvenir refait surface grâce à l’association du geste et de la parole. Une simple guidance peut suffire à raviver une connaissance enfouie. À l’inverse, chez les jeunes enfants, l’enjeu est d’assimiler et d’ancrer de nouvelles notions afin qu’elles deviennent des automatismes.
De même, certaines personnes autistes peuvent rencontrer des difficultés à comprendre les « codes » de la communication verbale et non verbale. Certains gestes, expressions faciales ou tournures de phrase peuvent être perçus différemment. Par exemple, un regard prolongé peut être interprété comme une menace ou un inconfort plutôt qu’un signe d’attention. L’utilisation d’outils visuels, comme le PECS (Picture Exchange Communication System), permet d’accompagner ces personnes en facilitant l’expression de leurs besoins.
Certaines personnes nécessitent une adaptation spécifique de la communication. En effet, des troubles tels que l’analphabétisme, certains handicaps cognitifs ou moteurs, des phobies sociales ou encore le mutisme peuvent empêcher l’interaction verbale classique. Dans ces situations, il est essentiel de mettre en place des outils appropriés pour faciliter l’échange.
Divers moyens existent déjà pour pallier ces difficultés :
- Convertisseurs de langue pour traduire un message en temps réel,
- Pictogrammes permettant de représenter des actions, objets ou émotions via une image,
- Applications vocales pour aider les personnes ayant des difficultés à s’exprimer oralement,
- Supports personnalisés adaptés aux besoins spécifiques de l’interlocuteur.
Ces solutions permettent de lever les barrières à la communication et d’assurer une meilleure compréhension mutuelle. Adapter notre manière de communiquer, c’est reconnaître et respecter les particularités de chacun afin de favoriser des échanges plus fluides et inclusifs.
Ainsi, la communication ne se limite pas aux mots. Elle passe également par la gestuelle, le regard, l’attitude et les outils que nous mettons à disposition pour accompagner ceux qui en ont besoin. Comprendre ces enjeux est essentiel dans les domaines de l’éducation et de la santé, afin d’assurer une meilleure inclusion et une interaction plus harmonieuse avec chacun.
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